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AM5 - CriseS : regards croisés 1

Date : 2022-09-22 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
FLAHM
Salle :
Hassan Hosni Abdelwahab
Responsable :
Modérateur·trice : Hassen El Annabi
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Gharbi Mohamed-Lazhar La Manouba
El Kadhi Mohamed La Manouba
Teyeb Moncef La Manouba
Triki Fathi Université de Tunis

AM5 - CriseS : regards croisés 1 AR-FR

Salle: Hassan Hosni Abdelwahab 

Modérateur : Hassen El Annabi, FSHS, Université de Tunis

  • Fathi Triki, Université de Tunis, AR
  • أزمة الفكر وضرورة العيش المشترك
  • Moncef Teyeb, FLAH, Université de la Manouba, Crises et transitions : Approche conceptuelle et historique FR
  • Mohamed El Kadhi, FLAH, Université de la Manouba, AR 
  • أزمة الثقافة الوطنية في عالم متعدد الوسائط
  •  Mohamed-Lazhar Gharbi, FLAH, Université de la Manouba, AR 


  • أزمة فغزو "أو يعيد التاريخ نفسه"؟سياقات احتلال بلدان المغرب

  • Fathi Triki, Université de Tunis, AR
  • أزمة الفكر وضرورة العيش المشترك
  •  Moncef Teyeb, FLAH, Université de la Manouba, Crises et transitions : Approche conceptuelle et historique FR
La crise ou les crises ont-elles été suffisamment explicitées et conceptualisées à l'aune des sciences sociales et des sciences dures et à l'heure des secousses sociales, des fléaux naturels, des marasmes économiques et des défis écologiques de plus en plus menaçants?
Notre approche repose sur un requestionnement des notions et des concepts créés ou recréés au cours des dernières décennies et sur la vérification de leur efficience et de leur résilience. Mais cette revisite des concepts autour de la notion de crise est intimement liée au concept de transition c'est-à dire le processus réel ou pensé qui est susceptible de dépasser la crise ou atténuer ses effets. En outre, l’approche historique nous permettra d'envisager ces concepts   en rapport avec le temps historique, des acteurs et des contingences spécifiques.

  • Mohamed El Kadhi, FLAH, Université de la Manouba, AR 
  • أزمة الثقافة الوطنية في عالم متعدد الوسائط
  •  Mohamed-Lazhar Gharbi, FLAH, Université de la Manouba, AR 
  • أزمة فغزو "أو يعيد التاريخ نفسه"؟سياقات احتلال بلدان المغرب

Crise intérieure et conquête. L'occupation du Maghreb ou la reproduction de l'histoire

Nous cherchons à comprendre la question des crises socio-économiques des pays du Maghreb au XIXe siècle (dites crises de la fin du XIXe siècle) en corrélation avec l'établissement de la domination coloniale. L'historiographie française a construit à cet égard un certain stéréotype qui s'est transformé, aux yeux de la plupart des historiens maghrébins, en une sorte de truisme : autoritarisme politique, "fiscalité dévorante", faillite de l'État, emprunts extérieurs, contrôle des finances du pays par des institutions étrangères et, au final, conquête militaire et domination politique. C'est le schéma attribué aux trois pays du Maghreb conquis par la France à trois époques différentes. Cette "loi" ou "vérité historique" semble être dans tous les esprits ces jours-ci, à un moment où des "dangers" internes et externes guettent certains pays du Maghreb. Il semble que l'histoire de la région soit ponctuée d'une série de crises : celle du 16ème siècle qui a conduit à une conquête espagnole puis ottomane, celle du 19ème siècle qui a conduit à une occupation française, et l'impasse actuelle dans un pays comme la Tunisie, dont on ne connaît pas encore l'issue. Dans ce contexte, la corruption, la faillite et la Commission financière internationale refont surface dans le discours des Tunisiens.

L'historien est alors interpellé : Assiste-t-on aujourd'hui au même scénario qu'à la fin du XIXe siècle, c'est-à-dire à une reproduction de l'histoire ?
Nous développerons, en guise de réponse, trois idées principales :

- La crise est avant tout une invention faite par les acteurs pour légitimer une stratégie donnée. Si l'on étudie l'histoire des trois pays du Maghreb au XIXe siècle, on constate que la situation en Algérie en 1830 et en Tunisie réformiste était loin d'être suffisamment désastreuse pour justifier une conquête française. Au contraire, la France de Charles X est en proie à une crise socio-politique et le jeune capitalisme français entame en 1873 une récession qui atteint son paroxysme en 1881.

- Des pays comme l'Empire ottoman ou la Russie à la fin du XIXe siècle ont connu des crises financières similaires à celles de la Tunisie ou de l'Egypte, et ils n'ont pas fait l'objet de conquêtes extérieures.

- Le contexte du XXIe siècle est différent de celui du XIXe et les mêmes causes ne donnent pas souvent les mêmes effets.



  • Fathi Triki, Université de Tunis, AR
  • أزمة الفكر وضرورة العيش المشترك
  •  Moncef Teyeb, FLAH, Université de la Manouba, Crises and transitions : A conceptual and historical approach FR
Have the crisis or crises been sufficiently clarified and conceptualized in the light of the social sciences and the hard sciences and in the face of social upheavals, natural disasters, economic disasters and increasingly threatening ecological challenges?
Our approach is based on a reexamination of the notions and concepts created or recreated over the last decades and to verify their efficiency and resilience. But this revisiting of the concepts around crisis is intimately linked to the concept of transition, i.e. the real or thought process that is likely to overcome the crisis or mitigate its effects. On the other hand, the historical approach would allow us to consider these concepts in relation to historical time, actors and specific contingencies.

  • Mohamed El Kadhi, FLAH, Université de la Manouba, AR 
  • أزمة الثقافة الوطنية في عالم متعدد الوسائط
  •  Mohamed-Lazhar Gharbi, FLAH, Université de la Manouba, AR 
  • أزمة فغزو "أو يعيد التاريخ نفسه"؟سياقات احتلال بلدان المغرب


Domestic crisis, foreign occupation The colonizability of the Maghreb or the reproduction of history

We seek to understand the question of the socio-economic crises of the Maghreb countries in the nineteenth century (known as the late nineteenth century crises) in correlation with the establishment of colonial domination. French historiography has built up a certain stereotype in this respect, which has been transformed, in the eyes of most Maghrebian historians, into a sort of truism: political authoritarianism, "devouring taxation", state bankruptcy, external loans, control of the country's finances by foreign institutions and, in the end, military conquest and political domination. This is the pattern attributed to the three Maghreb countries conquered by France at three different times. This "law" or "historical truth" seems to be in the forefront of people's minds these days, at a time when both internal and external "dangers" are lurking in some Maghreb countries. It seems that the history of the region is punctuated by a series of crises: that of the 16th century leading to a Spanish conquest and then an Ottoman conquest, that of the 19th century leading to a French occupation, and the current stalemate in a country like Tunisia, the outcome of which is not yet known. In this context, corruption, bankruptcy and the International Financial Commission resurface in the discourse of Tunisians.
The historian is then challenged: Are we witnessing today the same scenario as at the end of the nineteenth century, that is to say, a reproduction of history?

We will develop, by way of an answer, three main ideas:

- The crisis is above all an invention made by the actors to legitimize a given strategy. If we study the history of the three Maghreb countries in the 19th century, we can see that the situation in Algeria in 1830 and in reformist Tunisia was far from being disastrous enough to justify a French conquest. On the contrary, the France of Charles X was in the grip of a socio-political crisis and the young French capitalism began a recession in 1873 that reached its climax in 1881.
- Countries such as the Ottoman Empire or Russia at the end of the nineteenth century experienced financial crises similar to those in Tunisia or Egypt, and they were not subject to external conquest.
- The context of the XXI century is different from that of the XIX and the same causes do not often give the same effects.



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